Qui de l’Ecosse ou de l’Irlande a créé le Whisky ?
Éternelle question qui suscite encore de nos jours de nombreuses querelles entre  ces deux pays producteurs. Toujours est il que pour faire face à la crise qui toucha le whisky au début du XX, les différents producteurs se sont associés dans les années 60 et ont créé The Irish Distillers et n’ont gardé que 3 distilleries :
Midleton : la plus importante avec 16 millions de litres de whisky, gin et vodka. Elle produit Jameson, Midleton, Paddy, Powers, Redbreast et Green Spot. 
-  Old Bushmills : La plus ancienne du monde, créée en 1608. Elle produit Jameson et Corelaine. 
Cooley (Cork) : Tyrconnel, Connemara, Kilbeggan et John Locke.
Bien qu’on utilise les mêmes céréales en Irlande qu’en Ecosse, les produits sont vraiment très différents ; les whiskeys ont ce caractère léger et fruité qui est du à une méthode de production particulière :
Absence de tourbe : Omniprésente en Irlande, la tourbe est très rarement utilisée pour le séchage de l’orge (sauf Cooley). Le malt vert est séché en insufflant de l’air chaud dans les fours fermés afin qu’aucune odeur de combustible ne se ressente.
Orge non malté : c’est ce qu’on appelle le Pure Pot Still, le fruité exubérant et le caractère épicé résultent de la présence de 40 à 50% d’orge non malté.
Taille des alambics: Source de légèreté. Au milieu du XIX pour contrer l’essor des blends écossais bon marché, les irlandais se tournèrent vers les alambics Pot Still de grande taille (1400000 litres à Midleton, soit 6 fois plus grand qu’en Ecosse). Seules les vapeurs les plus volatiles arrivent en haut du col de cygne avant de condenser, ce qui donne des alcools fins et légers.
Triple distillation : les mauvaises langues disent que s’il y en a trois, c’est que les deux premières ont échoué. D’un point de vue technique la troisième distillation permet d’affiner les têtes et les queues des deux premières distillations et ainsi de donner un cœur de chauffe final riche en arômes fruités.
Le vatting : il y a peu de single malt commercialisé en Irlande et l’art de l’assemblage a définitivement donné ces lettres de noblesse au whiskey irlandais. 

THE IRISHMAN- single malt - 40% vol
Voici l’exception qui confirme la règle, un single malt pour commencer la soirée. Élevé 12 ans en fût de bourbon et sherry.
Nez : tout en légèreté, floral et gourmand.
Bouche : pas d’une énorme complexité mais fraîche et fruitée (fruit à chair blanche).
Finale : on reste sur le fruit, une pointe de réglisse et un peu d’amertume pour certains.
Whiskey facile, parfait pour l’apéritif ou pour faire découvrir aux néophytes.

GREEN SPOT- Pure Pot Still- 40% vol
Nez : fin, équilibré, marqué par l’orge malté, la noix fraîche puis les fruits mûrs (pêche) et la pomme à cidre.
Bouche : vive et onctueuse à l’attaque, se développe sur le fruit rouge (cassis), la pêche,  la vanille et une explosion d’épices.
Finale : mentholée, crémeuse, amande et fruits mûrs. Petite pointe d’amertume.
Plus de complexité, plus typé aussi, un style un peu plus sec qui permet de l’apprécier aussi bien en apéritif qu’en digestif.

LE PAYS DE GALLE ET LE WHISKY

Là aussi, il y a une longue histoire puisque les premières traces remonte au IVème siècle avec une boisson à base d’orge, de levure et de miel. 
1705 création d’une petite distillerie par la famille d’Evan William’s (futur grand nom du monde des bourbons). 
Fin du XIXème  siècle, the Chapel building mania fait fermer l’unique distillerie du pays. 
14 septembre 2000 : 1ère distillerie chez Penderyne. 

PENDERYNE - single malt welsh whisky - 46% vol
Un seul alambic sous une très haute colonne de rectification à plusieurs niveaux de plaques. La particularité de ce procédé, améliore le temps de contact avec le cuivre et diminue ainsi les mauvais composés soufrés. La contre partie : 1 fût produit par jour.
Nez : vif, précis, vernis, colle, évolue sur le fruit frais (poire, melon) et exotique (banane). Certains ont parlé d’acidité, de rhubarbe, de prune, de pruneau et de vinaigre balsamique.
Bouche : minérale, fruitée, gourmande avec des notes de vanille, de cannelle, de muscade et de caramel au beurre salé. Une deuxième dégustation fait ressortir un coté floral (iris, violette).
Finale : crémeuse, toffee, moka, chocolat, épices et fruits mûrs (pêche, poire).
Des avis très, très partagés sur l’unique représentant du pays de galle. Le vieillissement en fût de bourbon (Buffalo Trace et Evan William’s) marque beaucoup, surtout la banane, bois frais et vanille.
Notez qu’il y a une finition en fût de Madère.