LINKWOOD, 12 ans, embouteillage officiel, 43% vol
D'anciens documents d'accise indiquent que Peter Brown aurait commencé à distiller le whisky à Linkwood en 1824.
A sa mort en 1860, son fils William Brown prit les rennes de la distillerie pour une période d'une trentaine d'années au cours desquelles il réussit à bâtir une solide réputation pour la distillerie.

Dès l'origine, la distillerie Linkwood fut équipée d'alambics de grande taille. 
Entièrement rénovée en 1872, elle fut cotée en bourse en 1898 après que la famille Brown ait créé la société Linkwood-Glenlivet. 

A partir de 1902, Innes Cameron dirigea la distillerie jusqu'à sa mort en 1932.

Rachetée en 1936 par La D.C.L. (Distillers Company Ltd.), elle fut de nouveau rénovée en 1962 après avoir été fermé durant la seconde guerre mondiale et ensuite dirigée par Roderick Mackenzie qui exigea durant les 18 ans qu'il a passé à la tête de l'entreprise que rien ne soit changé, jusqu'aux toiles d'araignée qui devaient rester en place, de peur que cela n'affecte les arômes et le goût de son whisky.

Agrandie en 1971, elle tripla sa capacité de production. Malgré toutes ces transformations, la distillerie Linkwood a toujours su conserver son caractère traditionnel. 

Linkwood connut une courte période de fermeture entre 1985 et 1990. 

Pas plus de 1 à 2% de la production est vendue sous forme de single malt, le reste étant destiné aux blends de UDV, entre autres White Horse, Haig, Bell's et Dimple.
D’un caractère traditionnel, le single malt élaboré par Linkwood est considéré par les amateurs comme l’un des plus représentatif du Speyside.
Couleur : or pale
Nez : fermé à l’ouverture, peu expressif puis amende, noisette, fruit mûr, floral (miel) et beurré. Devient riche et huileux beaucoup plus complexe en deuxième dégustation.
Bouche : sensation de douceur, malté, vanille, floral, zeste d’orange et amende. Une piqûre salée équilibre bien le tout.
Finale : moyenne à longue, plaisante, épices du bois, noyau de cerise (sherry) et pleine de vigueur (plus sec que l’attaque)
Un whisky old school comme ils étaient décrits il y a une trentaine d’année. Certainement le plus complexe de la soirée malgré de premières impressions laissant sur notre fin. Un malt de caractère qui démontre toute la complexité du Speyside.

AMRUT, indian single malt, 46% vol
L’histoire de la distillerie Amrut est aussi vieille que l’histoire de l’indépendance de l’Inde elle-même.
Fondée en 1978, elle se situe à Bangalore, au centre de la partie sud du pays, dans le Jardin de l’Inde.
Située à 1000 mètres d’altitude, elle bénéficie d’un climat tempéré toute l’année.
Le whiskey est produit à partir d’orge malté indien cultivé au Pendjab et au Rajasthan. Les eaux de l’Himalaya coulent dans la rivière Sutlej et irriguent les terres.
La mythologie indienne nous dit que quand les dieux et les démons se sont affrontés en brassant l’océan avec la montagne sacrée Meru, une coupe d’or contenant l’élixir de vie a jailli. Cette phase s’appelle Amrut et a donné son nom à la distillerie.
Soigneusement distillé en petite quantité, il est vieilli en small batches (petits fûts) ayant contenu du bourbon et représente une goutte d’eau par rapport aux distilleries écossaises (5000 fûts pour 19 millions).
Nez : vanille, irish coffee, torréfaction, fruits jaunes assez mûrs. Certaines similitudes avec les whiskeys japonais.
Bouche : pèche, vanille, orange confite, beaucoup de rondeur pour ses 46% vol. Joli boisé, fruit rouge, poivre blanc et sensation pâtissière.
Finale : assez longue, sucrée / salée mais un peu marquée par le bois (amertume).
Difficilement identifiable à l’aveugle et comparé à certains malts du Speyside ou d’Irlande, cet Amrut ne laissera pas de souvenir extraordinaire à la plupart d’entre vous. Un peu facile pour certains, manquant de cachet pour d’autres, il faut quand même lui reconnaître d’être un single malt sans grand défaut, agréable et proposant quelque chose de différent.

ARDMORE, The Old Cask, Douglas Laig & Co Ltd, 50% vol
La distillerie a été fondée par William Teacher en 1897. 
La distillerie n'a pas changé de propriétaire au cours de son histoire, mais la société William Teacher & sons a été reprise par Allied Distillers, filiale de Allied Domecq. 

La distillerie Ardmore chauffe encore ses alambics, en forme d'oignons, au charbon, ce qui est très rare de nos jours.
Son single malt classique et équilibré fait preuve de plénitude et de douceur. Toujours très proche de la céréale, il possède une complexité florale et fruitée pleine de charme.
Le single malt Ardmore entre dans la composition de nombreux blends, en particulier le Teacher's Highland Cream.

La distillerie Ardmore est une des plus grandes et des plus modernes distilleries d'Ecosse, et produit annuellement plus de 3.000.000 de litres.

Jusqu'à la fin des années 1970, Ardmore produisait son propre malt. De nos jours, la distillerie s'approvisionne auprès de sociétés spécialisées.
La distillerie stocke environ 1000 tonnes d'orge maltée, et le “mash ton” d'un diamètre de 25 pieds permet de brasser 12 tonnes de malt à la fois.

La distillerie possède sa propre tonnellerie.
 Les 8 alambics ont chacun une capacité de 15.000 litres.

La distillerie se situe sur la bordure Est de la région Speyside, entre la rivière Bogie, la forêt de Clashindarroch et les premiers contreforts des monts Grampians.

Le malt d'Ardmore entre dans la composition du blend Teachers.
Couleur : jaune paille / vin blanc
Nez : Tout d’abord fermé, sec, terreux et austère. Il s’ouvre et devient droit, frais, menthe, anis,  herbe fraîche coupée, chlorophylle  et fumée froide.
Bouche : nerveux et frais pour 50% vol., joliment fruité (agrume), noix fraîche, épices (muscade, girofle et badiane) et finement fumé.
Finale : moyenne, cuir, tanins, noyau, végétal (menthe) et fumée / tourbée.
Pas d’une grande complexité mais droit et élégant, ce Speyside atypique conserve le caractère rustique des singles malts d’après guerre. Cette édition ravira les amateurs d’Islay et plaira aux amateurs de whiskies tourbés mais pas marin.