ROYAL LOCHNAGAR - 1998 - SIGNATORY VINTAGE - 46%
La région au nord de la rivière Dee était un des grands centres de la distillation illégale. Suite à la promulgation de l'Excise Act, James Roberston fut l'un de premiers à demander et obtenir une licence d'exploitation d'une distillerie.
Il possédait une petite distillerie à Glen Feardan, et les autres distillateurs, restés dans l'illégalité le considérèrent comme un traître, et mirent le feu à son exploitation.
Suite à cet épisode, James Robertson se mit à construire une nouvelle distillerie qu'il baptisa Lochnagar.
Le sort s'acharna sur lui, et le 12 mai 1841, le feu se déclencha mystérieusement, décourageant James qui quitta définitivement le monde des producteurs de whisky.
Quatre ans plus tard, John Begg construisit une nouvelle distillerie au Sud de la Dee, et la baptisa New Lochnagar.
La distillerie New Lochnagar se situe à proximité du château de Balmoral, résidence d'été de la famille royale qui venait de prendre possession des lieux. John Begg s'empressa d'écrire une lettre au secrétaire privé de la famille royale, G.E. Anson pour annoncer que la distillerie était opérationnelle.
La réaction de la Cour ne se fit pas attendre, car dès le lendemain, la reine Victoria et son mari Albert visitèrent la nouvelle distillerie. Le couple royal était tellement impressionné par cette nouvelle distillerie que la reine décida de lui attribuer le titre de fournisseur de la cour, et l'autorisa à employer le nom de Royal Lochnagar.
Cela a eu une répercussion immédiate sur le prix de vente du whisky...
Dans les années 1880, l'essentiel de son malt entrait dans la composition du célèbre blend VAT 69, mais de nos jours la plus grande partie de la production est vendue sous forme de single malt.
La distillerie rejoignit la D.C.L. (Distillers Company Ltd.) en 1916 avant d'être reprise par Guiness en 1986. Guiness allait plus tard fusionner avec Grand Metropolitan pour former le groupe UDV (United Distillers and Vintners)
La distillerie rénovée en 1967 a gardé tout son caractère traditionnel.
Royal Lochnagar, le single malt préféré de la Reine Victoria, se fait plutôt rare, surtout chez les négociants. Très malté, il se montre particulièrement riche et légèrement fumé. Une occasion unique de déguster un single cask non filtré à froid !
Couleur : or blanc.
Nez : aromatique, sec. Sucré Salé. Orge maltée très légèrement fumée (lapsang souchong). Arômes de fermentation (pâte à pain, levures, bière). Fruits cuits (mirabelle, prune).
Bouche : ferme, relativement onctueuse. Maltée. Evolue sur les agrumes (citron, orange) et les fruits secs (noix).
Finale : ferme, dense. Salée. Vanillée. Marquée par la céréale, les épices et les fruits secs (noix, amande) et le noyau (prune).
Ce whisky ne fera sûrement pas parti de vos préférés au classement final mais en prenant le temps de le savourer, simplement à l’apéritif, il sera vous mettre en appétit pour la suite de la soirée. Très pâtissier, onctueux mais suffisamment ferme pour ne pas sombrer.

PORT ASKAIG - CASK STRENGTH - 57.1%
La jeune maison de négoce londonienne Specialty Drinks, lance sa toute première gamme de single malts baptisée Port Askaig. A l’instar de Port Ellen, port d’accueil réputé également pour sa distillerie fermée depuis 1983, Port Askaig se situe sur l’île d’Islay, non pas au sud mais au nord. Ce petit port fait face à l’île de Jura et côtoie la distillerie Caol Ila...
Couleur : jaune pâle à reflets verts.
Nez : puissant, affirmé. Le poivre noir et le clou de girofle précèdent une tourbe élégante et une fumée empreinte de notes animales. Il évolue sur des notes végétales : la menthe fraîche, l'olive verte et le poivron confit.
Bouche : ferme, carrée. De prime abord chaleureuse (poivre, piment), elle s'épanouit rapidement malgré le fort degré d’alcool. Les épices (badiane, girofle) et le sel nappent une tourbe et une fumée délicate. L'orge maltée fait son apparition en milieu de bouche.
Finale : le bâton de réglisse, des notes anisées, chocolatées et le sel.
Une fois encore l’île d’Islay a eu le dernier mot et bien qu’il soit difficile d’obtenir beaucoup d’informations sur le contenu de la bouteille, le fait d’utiliser le nom d’un port proche de C… I.. ne doit pas être tout à fait fortuit (sel et caoutchouc).