WHISKY CLUB RIQUET

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samedi 14 mars 2009

WHISKY LIVE 2009

Le 6 avril 2009 se tiendra à Marseille le Whisky Live Provence-Côte d'Azur.

'' Avec plus de 150 whiskies en dégustation, le Whisky Live Provence-Côte d’Azur vous offre l'opportunité unique de découvrir et de goûter les meilleurs whiskies au monde : nouveautés, grands classiques ou éditions limitées. Il a aussi pour but de rassembler tous ceux qui font le whisky : producteurs, distributeurs, revendeurs, amateurs avertis ou simples épicuriens. Le Whisky Live Provence-Côte d’Azur vous permet également d’approfondir vos connaissances en compagnie des maîtres distillateurs ou assembleurs des principales distilleries des pays de production (Ecosse, Irlande, USA, Japon ou... France) et grâce aux conseils des meilleurs experts.

Voici une sélection de quelques whiskies en dégustation : Les nouveautés : la gamme Tartan, Arran 12 ans, Bushmills 12 ans, Optimism de Compass Box, Glendronach 15 & 18 ans...''


Certains d'entre nous ne vont pas rater cet évènement.
Pour en savoir plus rendez-vous ici: http://whiskylive.fr

vendredi 13 février 2009

Soirée de 13 février 2009

LINKWOOD, 12 ans, embouteillage officiel, 43% vol
D'anciens documents d'accise indiquent que Peter Brown aurait commencé à distiller le whisky à Linkwood en 1824.
A sa mort en 1860, son fils William Brown prit les rennes de la distillerie pour une période d'une trentaine d'années au cours desquelles il réussit à bâtir une solide réputation pour la distillerie.

Dès l'origine, la distillerie Linkwood fut équipée d'alambics de grande taille. 
Entièrement rénovée en 1872, elle fut cotée en bourse en 1898 après que la famille Brown ait créé la société Linkwood-Glenlivet. 

A partir de 1902, Innes Cameron dirigea la distillerie jusqu'à sa mort en 1932.

Rachetée en 1936 par La D.C.L. (Distillers Company Ltd.), elle fut de nouveau rénovée en 1962 après avoir été fermé durant la seconde guerre mondiale et ensuite dirigée par Roderick Mackenzie qui exigea durant les 18 ans qu'il a passé à la tête de l'entreprise que rien ne soit changé, jusqu'aux toiles d'araignée qui devaient rester en place, de peur que cela n'affecte les arômes et le goût de son whisky.

Agrandie en 1971, elle tripla sa capacité de production. Malgré toutes ces transformations, la distillerie Linkwood a toujours su conserver son caractère traditionnel. 

Linkwood connut une courte période de fermeture entre 1985 et 1990. 

Pas plus de 1 à 2% de la production est vendue sous forme de single malt, le reste étant destiné aux blends de UDV, entre autres White Horse, Haig, Bell's et Dimple.
D’un caractère traditionnel, le single malt élaboré par Linkwood est considéré par les amateurs comme l’un des plus représentatif du Speyside.
Couleur : or pale
Nez : fermé à l’ouverture, peu expressif puis amende, noisette, fruit mûr, floral (miel) et beurré. Devient riche et huileux beaucoup plus complexe en deuxième dégustation.
Bouche : sensation de douceur, malté, vanille, floral, zeste d’orange et amende. Une piqûre salée équilibre bien le tout.
Finale : moyenne à longue, plaisante, épices du bois, noyau de cerise (sherry) et pleine de vigueur (plus sec que l’attaque)
Un whisky old school comme ils étaient décrits il y a une trentaine d’année. Certainement le plus complexe de la soirée malgré de premières impressions laissant sur notre fin. Un malt de caractère qui démontre toute la complexité du Speyside.

AMRUT, indian single malt, 46% vol
L’histoire de la distillerie Amrut est aussi vieille que l’histoire de l’indépendance de l’Inde elle-même.
Fondée en 1978, elle se situe à Bangalore, au centre de la partie sud du pays, dans le Jardin de l’Inde.
Située à 1000 mètres d’altitude, elle bénéficie d’un climat tempéré toute l’année.
Le whiskey est produit à partir d’orge malté indien cultivé au Pendjab et au Rajasthan. Les eaux de l’Himalaya coulent dans la rivière Sutlej et irriguent les terres.
La mythologie indienne nous dit que quand les dieux et les démons se sont affrontés en brassant l’océan avec la montagne sacrée Meru, une coupe d’or contenant l’élixir de vie a jailli. Cette phase s’appelle Amrut et a donné son nom à la distillerie.
Soigneusement distillé en petite quantité, il est vieilli en small batches (petits fûts) ayant contenu du bourbon et représente une goutte d’eau par rapport aux distilleries écossaises (5000 fûts pour 19 millions).
Nez : vanille, irish coffee, torréfaction, fruits jaunes assez mûrs. Certaines similitudes avec les whiskeys japonais.
Bouche : pèche, vanille, orange confite, beaucoup de rondeur pour ses 46% vol. Joli boisé, fruit rouge, poivre blanc et sensation pâtissière.
Finale : assez longue, sucrée / salée mais un peu marquée par le bois (amertume).
Difficilement identifiable à l’aveugle et comparé à certains malts du Speyside ou d’Irlande, cet Amrut ne laissera pas de souvenir extraordinaire à la plupart d’entre vous. Un peu facile pour certains, manquant de cachet pour d’autres, il faut quand même lui reconnaître d’être un single malt sans grand défaut, agréable et proposant quelque chose de différent.

ARDMORE, The Old Cask, Douglas Laig & Co Ltd, 50% vol
La distillerie a été fondée par William Teacher en 1897. 
La distillerie n'a pas changé de propriétaire au cours de son histoire, mais la société William Teacher & sons a été reprise par Allied Distillers, filiale de Allied Domecq. 

La distillerie Ardmore chauffe encore ses alambics, en forme d'oignons, au charbon, ce qui est très rare de nos jours.
Son single malt classique et équilibré fait preuve de plénitude et de douceur. Toujours très proche de la céréale, il possède une complexité florale et fruitée pleine de charme.
Le single malt Ardmore entre dans la composition de nombreux blends, en particulier le Teacher's Highland Cream.

La distillerie Ardmore est une des plus grandes et des plus modernes distilleries d'Ecosse, et produit annuellement plus de 3.000.000 de litres.

Jusqu'à la fin des années 1970, Ardmore produisait son propre malt. De nos jours, la distillerie s'approvisionne auprès de sociétés spécialisées.
La distillerie stocke environ 1000 tonnes d'orge maltée, et le “mash ton” d'un diamètre de 25 pieds permet de brasser 12 tonnes de malt à la fois.

La distillerie possède sa propre tonnellerie.
 Les 8 alambics ont chacun une capacité de 15.000 litres.

La distillerie se situe sur la bordure Est de la région Speyside, entre la rivière Bogie, la forêt de Clashindarroch et les premiers contreforts des monts Grampians.

Le malt d'Ardmore entre dans la composition du blend Teachers.
Couleur : jaune paille / vin blanc
Nez : Tout d’abord fermé, sec, terreux et austère. Il s’ouvre et devient droit, frais, menthe, anis,  herbe fraîche coupée, chlorophylle  et fumée froide.
Bouche : nerveux et frais pour 50% vol., joliment fruité (agrume), noix fraîche, épices (muscade, girofle et badiane) et finement fumé.
Finale : moyenne, cuir, tanins, noyau, végétal (menthe) et fumée / tourbée.
Pas d’une grande complexité mais droit et élégant, ce Speyside atypique conserve le caractère rustique des singles malts d’après guerre. Cette édition ravira les amateurs d’Islay et plaira aux amateurs de whiskies tourbés mais pas marin.

jeudi 15 janvier 2009

Soirée du 15 janvier 2009

WILD TURKEY, Cuvée Lafayette, 12 ans, 101 proof
Première bouteille un peu particulière en effet puisque ce Kentucky Straight Bourbon Whiskey est issu d’un embouteillage de 1992 exclusivement réservé au marché français. Autres faits marquants, son âge (12 ans) et son degré (50.5%). A l’époque il était  rare de boire des Bourbons aussi vieux et la moyenne d’âge se situait plutôt aux alentours de 6-8 ans.
Wild Turkey s’est fait une réputation en embouteillant des whiskies à un degré plus élevé que ses concurrents, ce qui les rend plus équilibrés en évitant de tomber dans la facilité des notes vanillées, boisées et quelque peu écœurants des Jim and Jack.
Couleur : acajou avec des reflets rouges
Nez : Tout d’abord une violente odeur de vernis, d’acétate puis cela s’ouvre sur le bois précieux, les épices, le pruneau, la réglisse et en finale la vanille.
Bouche : Surprise et étonnement, voilà ce qui est ressorti en premier lieu. L’attaque est fraîche, vive, sur les tanins du bois. Un côté floral (fleur mauve), épicé et poivré, le pruneau macéré. Le degré plus élevé apporte un bel équilibre.
Finale : Doucement chaleureuse, équilibrée et assez longue pour faire durer le plaisir de toute la complexité des arômes décrits. Après quelques minutes des notes de chocolat et de boite à cigare viennent prolonger ce magnifique Bourbon distillé en 1980.
Je vous savais un peu réticents à l’idée de déguster un Bourbon mais au final le pari est réussi puisque tout le monde a semblé ravi de partager un moment avec ce dindon sauvage.

ARDBERG « BLASDA », Islay, 40%
  Ardberg se situe au sud de l’île d’Islay près des autres distilleries de Kildalton (Lagavulin et Laphroaig).
Le style des malts de Kildalton, du nom d’une croix celtique située à proximité de ces 3 distilleries, a toujours été plus organique que les autres de l’île ; en effet cette partie de la côte abrite quelques uns des plus impressionnants monstres tourbés qu’il m’ait été donné de déguster.
La date officielle de construction de Ardberg est 1815 (famille Mac Dougall) mais il est certain qu’elle est plus ancienne que cela car l’emplacement de la distillerie était au XVIII ème un excellent repaire pour les distillateurs clandestins.
En 1886, un tiers des habitants de la ville travaillait pour la distillerie et la production était de 300000 gallons U.S soit 1134000 litres. Malheureusement, Ardberg ferma de 1983 à 1989 mais ce n’est pas ceci le plus grave puisqu’elle passa ensuite de main en main jusqu’à aujourd’hui pour nous donner ses nouveaux embouteillages.
Non, le plus regrettable c’est qu’à partir de 1989 le malt utilisé par Ardberg est produit par la malterie de Port Ellen et ne possède plus ce caractère extrêmement fumé. Ce style particulier d’Ardberg était dû à l’absence de ventilateur dans le toit en forme de pagode situé au dessus du kiln.
Il semblerait que les nouveaux propriétaires aient renoués avec cette tradition chère à Ardberg, l’élaboration de produit très tourbé. La totalité de la production est destinée à la vente sous forme de single malt et le whisky d’Ardberg n’entre donc pas dans la composition de blend à l’exception peut-être du Black Bottle qui prétend contenir du whisky de chacune des 7 distilleries en activité d’Islay.
Couleur : Or pâle, vin blanc.
Nez : Frais, doux et chose curieuse les premiers arômes sentis sont la tourbe fumée, la suie et les cendres. Ensuite les agrumes, la pomme verte, les fleurs et une pointe iodée. Tous ceux qui s’attendaient à un Ardberg virtuellement non tourbé seront déçus.
Bouche : Une attaque fraîche, soyeuse, assez légère mais pas faible. Un peu de tourbe légèrement épicée et toujours ces notes d’agrumes et de pomme. Dommage pour les amateurs de sensations fortes que le milieu de bouche soit eu peu « mou ».
Finale : Courte à moyenne avec un retour de la tourbe, des effluves fruitées et océanes.
Bien que faiblement marqué pour un Islay, de surcroît un Ardberg, ce whisky est tourbé et il est très bon. Il a le mérite de faire découvrir l’île sous un jour plus « gentle » mais aurait mérité d’être embouteillé à 43 ou 46% afin de paraître un peu moins simple en bouche.

vendredi 19 septembre 2008

Soirée du 19 Septembre 2008: ''Tendido Sol''

Si tout le monde n’était pas encore convaincu des liens étroits entre l’Ecosse et l’Espagne, le repas chez Tendido Sol aura fini par les raisonner.
Le temps aura été clément avec nous puisque c’est dans le patio découvert que nous avons pu profiter de la soirée.

APÉRITIF
Après un « faux départ »au bar autour d’un verre de rosé et d’une assiette de pata negra, la dégustation a réellement commencé avec le Platte Valley - Corn Whiskey et les croustillants de girolles.
Contrairement au Bourbon, ce corn whiskey à plus de 80% de maïs n’a pas été vieilli en fût neuf.
Couleur : jaune pâle à reflets verts.
Nez : frais, mentholé. Epicé (poivre, noix muscade). Révèle la douceur du maïs et de fines notes vanillées.
Bouche : grasse, onctueuse. Confirme le nez. Veloutée, fruits compotés (poire, prune). Végétal (épi de maïs).
Finale : crémeuse. Elle évolue avec délicatesse sur le maïs, la vanille et la noix de pécan.
Il faut reconnaître que ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de déguster un corn-whiskey et l’associer à un met nous a semblé être un premier challenge intéressant.
Le croustillant de girolle au beurre, la sauce vanille et café ont parfaitement répondu à la douceur légèrement épicée du Platte Valley.
A défaut de reproduire cet accord, il est ressorti de façon quasi unanime qu’il sera une excellente surprise à faire découvrir à l’apéritif.

ENTRÉE
Springbank 10 ans - Campeltown et Tartare de morue, chips de chorizo, crème fouettée au whisky.
Depuis sa création en 1828, la distillerie est toujours restée la propriété de la même famille et à cette époque il y avait une trentaine de distilleries sur l’île pour 1969 habitants.
Produisant des malts très tourbés à ses débuts, c’est au milieu du XIX siècle qu’elle fût une des premières de la région à sécher en partie son malt au feu de charbon. On peut noter qu’elle est une des dernières à produire 100% de son malt et que les fermentations sont très lentes (70h).
La distillerie produit 3 malts différents: Le premier porte le nom de Springbank, et est distillé deux fois et demie... Le malt est séché durant 6 heures au-dessus d'un feu de tourbe, et ensuite durant 24 heures à l'air chaud. Le résultat en est un single malt légèrement tourbé.
Pour la distillation, le wash est distillé une première fois, et le corps de la distillation est séparé de la tête et des queues de distillation.
Ensuite, une partie des low wines ainsi obtenus est redistillée, avec ici encore séparation des têtes et queues de distillation.
Les feints ainsi obtenus sont ensuite distillés dans le spirit still avec les low wines de la première distillation.
La maturation se fait dans divers types de fûts: bourbon, refill, rhum madeire ou sherry.
Le second malt produit par la distillerie s'appelle Longrow, du nom d'une ancienne distillerie voisine fermée en 1896, et dont le dernier chai resté debout abrite la chaîne d'embouteillage de Springbank. Ce malt est séché entièrement au-dessus d'un feu de tourbe, et le goût de ce whisky est donc nettement plus prononcé. Le Longrow subit une double distillation classique.
A l'heure actuelle, le Longrow est commercialisé dans sa version de 10 ans d'âge, mais une version 15 ans est prévue dès que le malt aura atteint cet âge. La production de Longrow a redébuté en 1987. Le Longrow est exclusivement porté à maturité dans des fûts de type “refill” (réutilisés).
En 1996, la distillerie a commencé la distillation d'un troisième malt dont la première version a été commercialisée sous la forme d'un 8 ans, et qui s'appelle Hazelburn, du nom d'une autre distillerie qui ferma définitivement ses portes en 1925. Le malt destiné à la production du Hazelburn est exclusivement séché à l'air chaud et leur maturation se fait à 100% dans des fûts de Bourbon.
Environ 70% de la production est commercialisée sous forme de single malt, le reste entrant dans la composition des assemblages Campbeltown Loch et Mitchell 12 ans.
Couleur : or pale
Nez : complexe, charmeur, fruité (prune, agrume, pomme), une pointe de vanille et de noix de coco (typique de Springbank). Légèrement végétal et médicinal à l’ouverture.
Bouche : attaque vive, épicée, directe, un peu sur le caoutchouc puis la céréale (malt vert) et enfin l’iode et un coté salé.
Finale : longue et salée, douce amère, florale pour certains, huileuse et soulignée par un joli boisé discret (chêne).
Chaque élément de cette entrée semblait avoir trouver son doublon dans le whisky : morue - iode, chorizo - épices douces, crème fouettée – finale douce et huileuse.
Une gorgée de l’un appelait une bouchée de l’autre, la fraîcheur semblant être le facteur commun entre les deux .

PLAT
Benriach 12 ans - rhum finish - Speyside et papillote de chou vert, poitrine fumée et foie gras.
La distillerie Benriach fut créée en 1898 par John Duff, après avoir créé un an plus tôt la distillerie Longmorn et créé la société The Longmorn Distilleries Company Ltd. John Duff fut contraint de se séparer de ses deux distilleries deux ans après leur création.
Les nouveaux propriétaires décidèrent de fermer l’une des deux. Leur choix tomba sur Benriach. La distillerie cessa de produire durant 65 ans, mais les surfaces de maltage restèrent en activité.
Longmorn se fournissait ici pour sa production de malt. Les besoins en malt de qualité de la région de Speyside poussèrent à la réouverture de la distillerie Benriach en 1965, après une rénovation complète, parce qu’elle avait été entièrement démantelée lors de sa fermeture en 1900.
La compagnie fut engloutie par Seagram Distillers en 1978. Seagram, également propriétaire de Strathisla procéda au doublement du nombre d’alambics en 1985 mais mit la distillerie en sommeil en 1999 à cause de la crise en Asie qui avait une influence négative sur les ventes de whisky dans cette région du monde.
Les distilleries du groupe "The Chivas and Glenlivet Group" appartenant à Seagram ont été rachetées par le groupe Pernod-Ricard le 19 décembre 2001.
Le malt est en grande partie utilisé dans les blends du groupe, à savoir Chivas Regal, 100 pipers, Queen Anne et Something Special.
Le groupe Pernod-Ricard a revendu la distillerie en mai 2004 à un groupe Sud-Africain, Intra Trading, dirigé par Billy Walker, ancien directeur de Burn Stewart pour 5,4 millions de livres.
Nez : rond, pas très complexe mais fin et nettement marqué par la tourbe, le rhum, fraîcheur herbacée, haddock fumé et la cendre.
Bouche : attaque vive et nette, sèche (feuille et terre), les cotés tourbés et floraux du milieu de bouche laisse la place à un peu de bois sur le retour.
Finale : longue, sur la tourbe et le rhum, rugueuse et atypique.
Sans doute l’accord le plus difficile à réaliser mais que certains ont réellement apprécié. Il est vrai que le gras du plat faisait comme une barrière entre les arômes du whisky d’un coté et ceux de la papillote de l’autre. Un poisson aurait peut-être plus approprié mais la viande faisait partie des rares exigences demandées au chef.
Un dram parfait pour entretenir la polémique sur les affinages et les lieux de provenance (un speyside assez tourbé), certainement très différent comme style, mais quand même typé whisky.

DESSERT
The Hot Irishman et trio de biscuits et son coulis de chocolat amer.
Nous avions découvert Irishman lors de notre soirée de mars sur les whiskeys irlandais et je ne reviendrais donc pas sur la distillerie.
La particularité de ce produit réside dans le fait qu’Hot Irishman est la conjugaison des meilleurs ingrédients pour l'Irish Coffee : de l'Irish Whiskey, du café colombien très torréfié et du sucre brun irlandais.
Il a suffit de verser de l'eau bouillante et de rajouter ensuite un peu de crème pour obtenir un Irish Coffee.
Chaque biscuit avait une saveur différente (pomme, ananas et gingembre) et rappelait ainsi les fruits jaunes que l’on retrouve dans une bouche de whiskey, le coulis de fruit rouge quant à lui nous renvoyait au nez d’un redbreast. Enfin le chocolat amer rehaussait le coté torréfaction et la crème enrobait tout ceci pour nous laisser une agréable saveur de gourmandise.

DIGESTIF
Suntory royal 12 ans - Nikka - Japon et Roméo et Juliette
Une fois encore nous sommes allés faire un tour du coté du soleil levant pour finir la soirée. Ce blend n’est malheureusement plus disponible et nous aurons eu la chance de pouvoir associer les essences japonaises avec les volutes cubaines.
Couleur : vieil or
Nez : fin, onctueux. Camaïeu de tons dorés, fauves et rougeoyants. Cette sensation est renforcée par des notes de sous-bois, de champignons et de feuilles séchées. Il se développe sur de beaux amers d'agrumes. A noter une petite pointe de vernis agrémentée d'épices.
Bouche : à la fois vive et onctueuse. Les agrumes sont là en premier plan. Ils laissent place à des notes de miel, de bruyère et de fruits confits (poire, pomme). Salé, le milieu de bouche est également marqué par la réglisse et les épices douces (gingembre, cannelle, muscade). Elle se développe sur le cuir, le toffee et la crème de marron.
Finale : longue, gourmande. Des notes de tabac blond et de lichen soulignent son caractère végétal. Elle alterne ensuite entre le miel, la bergamote, la confiture de coing et les fruits secs (amande, noix, datte)

jeudi 15 mai 2008

Soirée du 15 mai 2008: Caol Ila

La distillerie Caol Ila fut construite par Hector Henderson en 1846.
Henderson était à l'époque propriétaire de Littlemill, dans les Lowlands.
Avant la création de la distillerie, l'emplacement était utilisé pour le lavage du minerai de plomb.
Proche de Port Askaig au Nord-Est de l’île, elle est assez isolée et elle tirerait son nom ( Caol Ila = sound of Islay en gaélique) de sa situation géographique le long de la côte entre Islay et Jura.
En 1863, Hector Henderson vendit sa distillerie à la société Bulloch Lade, propriétaire de la distillerie Loch Catrine à Glasgow.
C'est à cette époque qu'une jetée a été créée pour affronter les marées importantes à cet endroit et à accueillir les bateaux amenant le charbon et l'orge à la distillerie, et repartant avec les fûts de whisky.
Elle fut rachetée en 1927 par la D.C.L. (Distillers Company Ltd.) et comme la plupart des distilleries, Caol Ila fut fermée durant les années de guerre. On entreprit sa reconstruction en 1974. La nouvelle et très fonctionnelle distillerie tripla dans le même temps sa capacité de production et choisit de se fournir en malt à Port Ellen. Les amateurs de longues dates vous diront que ce fut un changement de style très important ; on passa en effet d’un whisky puissant et lourd à un produit plus léger et plus fin.
Ce n’est qu’en 1989 que le 1er semi-officiel embouteillage eu lieu dans la gamme Fauna & Flora.
La distillerie Clynelish à Brora est la réplique exacte de Caol Ila.
La majeure partie du malt produit à Caol Ila (90 %) est destiné aux blends, entre autres Bell's, White Horse, Scottish Leader, Johnnie Walker et Black Bottle.
La distillerie est la plus grande de l'Ile d'Islay, et sa production est d'environ 3.000.000 de litres par an. Les alambics ont une capacité de 20.000 litres pour les wash stills et de 14.000 litres pour les spirit stills.
Proche de l’orge maltée fumée, Caol Ila se révèle marin, végétal, huileux et tourbé. Quelque soit la version, on trouve toujours un bel équilibre sucré/salé et un caractère expressif de la tourbe et de la fumée. Les alambics de grande taille et en forme d’oignon expliquent en grande partie le caractère plutôt léger et très fin de ce single malt.

CAOL ILA 2000 - MURRAY MAC DAVID - 46% vol
Ce single non filtré à froid résulte de l'affinage du plus fumé des whiskies d'Islay dans des fûts issus du Ridge Vineyard (Californie) ayant servi au vieillissement de cuvées à base de Zinfandel.
Couleur : or à reflets rose saumon.
Nez : original. Marqué par l'influence du fût, il exprime le caractère vineux et des notes de raisin de Corinthe. Il évolue ensuite sur des arômes de tourbe et une sensation d'onctuosité mariée à une légère pointe d'acidité. Il se termine sur les épices (camphre).
Bouche : ronde. Marquée par la douceur et l'onctuosité, elle se prolonge sur des arômes fruités (griottes, fruits à l'eau-de-vide) pour ensuite développer des arômes fumés, terreux (gentiane).
Finale : la rétro-olfaction rappelle le caractère vineux et les arômes de raisin de Corinthe sur fond de notes réglissées et de goudron. Un premier échantillon qui a surpris premièrement par sa couleur puis par ce coté assez doux pour un malt d’Islay.

CAOL ILA 1996 – SIGNATORY VINTAGE – 46% vol
Ce single malt affiné dans un fût de type Hogshead est un nouveau venu dans la gamme The Un-Chillfiltered de Signatory Vintage. D'une longueur impressionnante, il n'en finit pas d'évoluer dans le verre.
Couleur : jaune paille.
Nez : riche, onctueux. La tourbe se dissimule derrière des notes de poivre et de racine de gentiane. La poire mûre et les agrumes apportent ensuite moelleux et douceur avant que la fumée et la cendre ne dynamisent l'ensemble. Il se dégage du nez une agréable sensation d'équilibre et de fraîcheur.
Bouche : ferme, vive. Le poivre est toujours très présent, il constitue le lien entre le nez et la bouche. Celle-ci évolue sur de subtiles notes de pivoine et de rose avant que l'iode, le sel et la fumée ne fassent une entrée en force.
Finale : longue, précise. Tapissée d'une fine réglisse, elle révèle le foin coupé et le zest d'orange. La fumée et la suie accompagnent ensuite des notes de menthe fraîche et de verveine. Elle n'en finit pas de s'épanouir sur les fruits mûrs.
Un style un peu plus affirmé, on commence à retrouver la spécificité Islay avec plus de fermeté, un coté moins « acidulé » et une précision organoleptique rafraîchissante.

CAOL ILA - 18 ans – 43% vol
La fougue de Caol Ila est ici tempérée par un vieillissement prolongé en fûts de bourbon qui procure une sensation de grande délicatesse.
Couleur : jaune or vif.
Nez : complexe et subtil, il dévoile des notes de tourbe, d'iode (poisson fumé), d'épices (poivre, girofle), d'agrumes (citron, clémentine) et de marmelade ou confiture de prune.
Bouche : à la fois élégante et gourmande, elle est marquée par de douces notes de sucre d'orge et d'amande laiteuse évoquant la céréale. Elle se développe sur la tourbe sèche, le fruit, les épices (poivre), la réglisse et les fleurs.
Finale : longue et onctueuse, elle évolue avec fermeté et précision sur l'orge maltée fumée. Pointe d’amertume, légèrement boisé. L'ensemble fait preuve d'une belle d'harmonie.
Nous ne pouvions pas évoquer Caol Ila sans déguster un embouteillage officiel de la distillerie. Plus pointu que le 12 ans et beaucoup moins violent que le brut de fût, ce 18 ans fait partie des bouteilles à avoir dans son bar pour les soirées d’hiver seul ou entre connaisseurs. Harmonie, si je ne devais retenir qu’un terme pour ce dernier Dram, se serait celui-ci.

Encore une belle soirée qui s’est prolongée avec les Roméo et Juliette qu’Arnaud nous a gentiment incité à déguster bien qu’il ne soit pas parmi nous. Il semblerait que le second malt soit celui qui donne le meilleur accord. Je rassure les absents, nous n’avons pas fini les bouteilles et comme d’habitude vous êtes les bienvenus au magasin pour rattraper votre retard.
Cette soirée aura permis l’arrivée d’une nouvelle membre, bienvenue Florence, amatrice de whisky bien sûr mais aussi de cigares et nous ne désespérons pas de voir Yves nous rejoindre car nous aurons besoin d’un photographe officiel pour le club.

jeudi 10 avril 2008

Soirée du 10 avril 2008: HIGHLANDS

Les Highlands ont conservé leur aspect à la fois sauvage et romantique. Cette région possède les plus hauts sommets de Grande-Bretagne, des glens spectaculaires, des sites néolithiques, des lochs mystérieux aux eaux limpides et une faune très riche en oiseaux de mer.
En arpentant les rives d'un lac ou en escaladant les contours d'une corniche, vous découvrirez un pays fier de ses traditions, qui a su se protéger contre les épreuves de l'histoire. Décor minéral grandiose, les montagnes se laissent dévorer par les orages alors que sur la lande, la rumeur du vent glace le sang du promeneur. Depuis ses collines vallonnées recouvertes de bruyère jusqu'à ses sommets enneigés, la nature écossaise enivre autant qu'un verre de pur malt.
Je vous invite à reprendre l’Histoire du whisky que je vous avais communiqué l’année dernière pour bien comprendre l’importance de cette région.

THE GLENDRONACH ORIGINAL - 12 ANS - 40%
Une rime ancienne évoque Glendronach en ces termes : « la gelée de groseille est bonne pour le ventre. Le gingembre et les noisettes sont bons pour les intestins. Mais le vin de Glendronach est bon pour l'estomac
James Allardice fonda la distillerie en 1826. Le Duc de Gordon appréciait particulièrement le whisky de la nouvelle distillerie. Son amour pour ce whisky était tel qu'il entraîna James Allardice à Londres pour le faire connaître à la noblesse de la capitale.
Le succès monta vite à la tête de Allardice et le fit délaisser la distillerie jusqu'en 1837, date à laquelle elle fut ravagée par un incendie. La licence et les ruines de la distillerie furent vendues à Walter Scott qui travailla à la distillerie Teaninich.

La distillerie ferma ses portes en 1916 avant d'être rachetée en 1920 par un des fils de William Grant, Charles.
Glendronach resta entre les mains de la famille Grant jusqu'en 1960, date à laquelle elle fut vendue à William Teacher & Sons par George Grey Grant. Teacher's passa sous le contrôle de Allied Breweries actuellement dans le giron de Allied Distillers Ltd.
Glendronach était en sommeil depuis 1995 mais la production a repris normalement en 2004.
Glendronach est utilisé entre autres dans les blends Ballantine et Teacher's.
Nez : très laiteux, céréales. Boisé, noix et beurre, de la douceur et des notes de coing et de prunes marinées.
Bouche : douceur, discret goût de bois de fruits secs et de vanille. Pas d’une grande complexité mais agréable avec une sensation légèrement iodée qui donne de la fraîcheur.
Finale : courte à moyenne, fudge à la vanille et une pointe d’amertume.
Un whisky qui a été considéré comme bon dans l’ensemble, un peu marqué par l’alcool pour certain mais qui donne une idée du style des Highlands.

THE DALMORE - 12 ANS - 40%
La distillerie créée en 1839 par Alexander Matheson est située sur les rives du Cromarty Firth, face à la fertile “Black Isle”.
Matheson n'a pas construit la distillerie pour l'exploiter lui-même, mais pour la louer.
La famille Sutherland fut la première à louer la distillerie. Parmi les membres de cette famille, la locataire de 1860 à 1866 fut. Margaret Sutherland, surnommée “sometime distiller” parce qu'elle travaillait quand ça l'arrangeait. 

Andrew Mackenzie reprit le bail de la distillerie en 1866 après un court épisode de moins d'une année pendant lequel le locataire de la distillerie fut Robert Pattison. Andrew s'associa avec ses frères William et Charles pour former la société Mackenzie Brothers.
Les affaires prospéraient, et en 1874 la production fut doublée par l'ajout de deux nouveaux alambics.
En 1891, les frères Mackenzie devinrent propriétaires de la distillerie.
En 1910 les affaires commencèrent à péricliter, et la distillerie ferma ses portes pour une dizaine d'années, au cours desquelles l'armée britannique s'est servie des locaux pour fabriquer des mines.
Les stocks avaient préalablement été déménagés. En 1920 tous les fûts furent rapatriés, et la production recommença en 1921 après d'importants travaux de transformation. Les Mackenzie étaient des amis proches de James Whyte et Charles MacKay dont la Société Whyte & MacKay allait prendre le contrôle de la distillerie quelques années plus tard. Dalmore doubla sa capacité de production en 1966.
En 1996, la société fut rebaptisée J.B.B. (Greater Europe) avant de devenir Kyndal Spirits Ltd en 2001.
En 2003 la Kyndal Ltd changea de nom pour devenir la Whyte & Mackay Ltd.
La plus grande partie de la production est utilisée dans les assemblages Whyte & MacKay et The Claymore.
Nez : 1er nez très expressif, malté puis se développe sur les fleurs et les fruits mûrs (pêche, abricot). Ensuite des notes de brioche, de cacao, de marmelade d’orange et de pâte d’amande.
Bouche : Bel équilibre entre douceur et amertume, souple tout en confirmant les arômes prononcés d’orange et de noix.
Finale : Longue, herbacée et fraîche (menthol, chlorophylle) et une pointe de sel.
Supérieur au premier, avec plus de finesse, plus de « classe »

OLD PULTENEY-DISTILLED 1996 – GORDON & MAC PHAIL – 45%
Issue de la collection Single Cask, cette version d’Old Pulteney est particulièrement équilibrée. Elle possède une matière d’une rare concentration et révèle un registre aromatique et gustatif d’une grande complexité.
Nez : Ample, frais (foin coupé, anis) notes d’agrume, d’amande et de fruit exotique.
Bouche : attaque franche puis ronde, gourmande, reprend le registre exotique et se développe sur les fleurs et  l’agrume (pamplemousse), la réglisse et une touche fumée (cuir, cirage).
Finale : très longue, réglissée, caractère marin plus marqué que les autres, noix de coco et sirop d’orgeat.
Style totalement différent de ce que nous avons goûté ce soir, de loin le plus complexe et le plus abouti pour les grands dégustateurs que nous sommes. Les épices restent présentes longtemps après la dernière gorgée et le verre vide demande à se remplir une nouvelle fois, juste comme ça, pour le plaisir.

vendredi 14 mars 2008

Soirée du 14 mars 2008

Qui de l’Ecosse ou de l’Irlande a créé le Whisky ?
Éternelle question qui suscite encore de nos jours de nombreuses querelles entre  ces deux pays producteurs. Toujours est il que pour faire face à la crise qui toucha le whisky au début du XX, les différents producteurs se sont associés dans les années 60 et ont créé The Irish Distillers et n’ont gardé que 3 distilleries :
Midleton : la plus importante avec 16 millions de litres de whisky, gin et vodka. Elle produit Jameson, Midleton, Paddy, Powers, Redbreast et Green Spot. 
-  Old Bushmills : La plus ancienne du monde, créée en 1608. Elle produit Jameson et Corelaine. 
Cooley (Cork) : Tyrconnel, Connemara, Kilbeggan et John Locke.
Bien qu’on utilise les mêmes céréales en Irlande qu’en Ecosse, les produits sont vraiment très différents ; les whiskeys ont ce caractère léger et fruité qui est du à une méthode de production particulière :
Absence de tourbe : Omniprésente en Irlande, la tourbe est très rarement utilisée pour le séchage de l’orge (sauf Cooley). Le malt vert est séché en insufflant de l’air chaud dans les fours fermés afin qu’aucune odeur de combustible ne se ressente.
Orge non malté : c’est ce qu’on appelle le Pure Pot Still, le fruité exubérant et le caractère épicé résultent de la présence de 40 à 50% d’orge non malté.
Taille des alambics: Source de légèreté. Au milieu du XIX pour contrer l’essor des blends écossais bon marché, les irlandais se tournèrent vers les alambics Pot Still de grande taille (1400000 litres à Midleton, soit 6 fois plus grand qu’en Ecosse). Seules les vapeurs les plus volatiles arrivent en haut du col de cygne avant de condenser, ce qui donne des alcools fins et légers.
Triple distillation : les mauvaises langues disent que s’il y en a trois, c’est que les deux premières ont échoué. D’un point de vue technique la troisième distillation permet d’affiner les têtes et les queues des deux premières distillations et ainsi de donner un cœur de chauffe final riche en arômes fruités.
Le vatting : il y a peu de single malt commercialisé en Irlande et l’art de l’assemblage a définitivement donné ces lettres de noblesse au whiskey irlandais. 

THE IRISHMAN- single malt - 40% vol
Voici l’exception qui confirme la règle, un single malt pour commencer la soirée. Élevé 12 ans en fût de bourbon et sherry.
Nez : tout en légèreté, floral et gourmand.
Bouche : pas d’une énorme complexité mais fraîche et fruitée (fruit à chair blanche).
Finale : on reste sur le fruit, une pointe de réglisse et un peu d’amertume pour certains.
Whiskey facile, parfait pour l’apéritif ou pour faire découvrir aux néophytes.

GREEN SPOT- Pure Pot Still- 40% vol
Nez : fin, équilibré, marqué par l’orge malté, la noix fraîche puis les fruits mûrs (pêche) et la pomme à cidre.
Bouche : vive et onctueuse à l’attaque, se développe sur le fruit rouge (cassis), la pêche,  la vanille et une explosion d’épices.
Finale : mentholée, crémeuse, amande et fruits mûrs. Petite pointe d’amertume.
Plus de complexité, plus typé aussi, un style un peu plus sec qui permet de l’apprécier aussi bien en apéritif qu’en digestif.

LE PAYS DE GALLE ET LE WHISKY

Là aussi, il y a une longue histoire puisque les premières traces remonte au IVème siècle avec une boisson à base d’orge, de levure et de miel. 
1705 création d’une petite distillerie par la famille d’Evan William’s (futur grand nom du monde des bourbons). 
Fin du XIXème  siècle, the Chapel building mania fait fermer l’unique distillerie du pays. 
14 septembre 2000 : 1ère distillerie chez Penderyne. 

PENDERYNE - single malt welsh whisky - 46% vol
Un seul alambic sous une très haute colonne de rectification à plusieurs niveaux de plaques. La particularité de ce procédé, améliore le temps de contact avec le cuivre et diminue ainsi les mauvais composés soufrés. La contre partie : 1 fût produit par jour.
Nez : vif, précis, vernis, colle, évolue sur le fruit frais (poire, melon) et exotique (banane). Certains ont parlé d’acidité, de rhubarbe, de prune, de pruneau et de vinaigre balsamique.
Bouche : minérale, fruitée, gourmande avec des notes de vanille, de cannelle, de muscade et de caramel au beurre salé. Une deuxième dégustation fait ressortir un coté floral (iris, violette).
Finale : crémeuse, toffee, moka, chocolat, épices et fruits mûrs (pêche, poire).
Des avis très, très partagés sur l’unique représentant du pays de galle. Le vieillissement en fût de bourbon (Buffalo Trace et Evan William’s) marque beaucoup, surtout la banane, bois frais et vanille.
Notez qu’il y a une finition en fût de Madère.

jeudi 21 février 2008

Soirée du 21 février 2008

BALBAIR 1997 - HIGHLANDS - 43%
Créée en 1790 et fermée de 1915 à 1947, la distillerie Balbair utilise des alambics très ventrus, surtout le Wash still (1ère distillation) ce qui donne un malt concentré sur le fruit. Ce whisky a passé 10 ans dans des fûts américains et quelques fûts de sherry de second remplissage.
Nez : léger, frais, malté, fruité (poire, pomme), marqué par le caramel pour certain. Des notes très légèrement fumées ont été perçues après aération.
Bouche : douce, ronde (caramel) à l’attaque puis des notes de bois (vanille et épices douces), sensation huileuse et fruitée (prune jaune).
Finale : moyennement longue, douce, vanillée et rehaussée par le picotement du gingembre.
Bien pour une mise en bouche et pour faire découvrir le whisky à des non initiés. Le coté doux et caramel a laissé les plus passionnés d’entre nous de glace. Glace que l’on peut ajouter d’ailleurs pour renforcer le côté fruité, gourmand à l’apéritif.

YOICHI 10 ANS - JAPON - 45%
Fondée en 1934 sur l’île d’Hokkaïdo au nord du Japon, la distillerie Yoichi est une des rares à malter son orge sur place une fois par an (le reste venant d’Ecosse). Ce single malt provenant de l’assemblage de fûts hogshead de 1er remplissage confectionnés à la distillerie à partir de fûts de bourbon, a été élu Best of the Best par Whisky Magazine en 2001.
Nez : ferme, marqué par le bois brûlé et les épices. Fruité (abricot bien mûr, pruneau), orge malté et fraîcheur mentholée. Après quelques minutes qui n’a pas pensé à un armagnac ?
Bouche : attaque ronde, vanillée et fleurie (iris, lavande pour la fraîcheur). Le boisé très bien intégré développe le caractère fruité,  toujours l’abricot, raisin sec et l’orange.
Finale : longue, complexe. Bel équilibre entre les notes boisées, fruitées et florales. Torréfaction, café et fumée.
Embouteillage de référence du groupe Nikka, ce Yoichi 10 ans a fait l’unanimité ce soir là. Beaucoup d’élégance et de personnalité, une belle maîtrise du bois, un fumé précis, autant d’éléments qui confirment que le Japon est un grand producteur de Whisky.
De l’apéritif au digestif, en passant par une assiette de poissons fumés, vous trouverez toujours une occasion pour l’apprécier.

PORT ELLEN 1979 - 7TH ANNUAL RELEASE-ISLAY - 53.8%
Port Ellen est la plus méridionale des distilleries d’Islay, située dans le village homonyme en bord de mer, non loin de Laphroaig et Lagavulin. Fondée vers 1820, elle fit faillite peu de temps après et fut cédée en 1836 à John Ramsey (figure emblématique du monde du whisky) qui fut un des premiers à comprendre l’intérêt de l’exportation vers les U.S.A.
Fermée en 1925, la distillation ne repris qu’en 1967 après une restructuration importante qui permit de doubler la capacité de production.
Stoppée de façon définitive  en 1983, car le groupe propriétaire possédait aussi dans son giron Lagavulin et Caol Ila, la distillerie continue de faire fonctionner sa malterie qui fournit en matière première les autres distilleries de l’île ainsi que celle de Jura. Elle perd sa licence en 1992 et les bulldozers commencent à détruire les fours.
Honte à eux !!
Nez : riche, tourbé mais pas aussi violent que d’autres Islay. Agrumes confits, fleurs, fruits mûrs, chocolat puis des notes végétales. Évolution constante au fur et à mesure de l’ouverture.
Bouche : vive, puissante mais pas brûlante (vous êtes sûr qu’il fait 53.8% ?), des notes camphrées, animales et iodées, une pointe gourmande à la rose, aux fruits rouges, le volume augmente, chaleureux, se prolongeant sur la réglisse, la badiane, le thé fumé, la cendre et le sel. Quelle présence !!!
Finale : longue, longue, gourmande (prune, pomme), fruits secs, herbes et racines (gentiane, réglisse), fumée de tourbe, embruns.

jeudi 11 octobre 2007

Soirée du 11 octobre 2007: BRUT DE FUT

LONGMORN 16 ANS
Créée en 1893 par John Duff à l’époque où l’Ecosse est inondée de whiskies et malgré sa position avantageuse dans le marché de l’époque, il doit vendre la distillerie au début du XXème pour éponger ses dettes.
Vieillissement dans des fûts de chênes américains de 1er remplissage (caractère plus rond et plus crémeux) et français de 500, 250 et 190 litres.
Couleur : doré soutenu
Nez : 1er nez puissant et alcooleux, puis riche, complexe, bois doux, miel, fruits mûrs. Avec le temps fondant au caramel, toffee, beurre de cacao.
Bouche : puissante, ample et maltée. Attaque sur le fruit et les fleurs, cœur de bouche vanillé, épices (cumin, cardamome, cannelle et muscade). On note une pointe mentholée.
Finale : longue et ronde, on revient sur le fruit et développement sur le chêne, l’encens. Toujours des épices (gingembre)

NIKKA FROM THE BARREL 51.4%
La production de whisky au Japon a commencé vers 1870, mais la première production commerciale a eu lieu en 1923 grâce à Matasaka Taketsuru qui fonda Yamazaki ( 1ère distillerie créée).
Pendant longtemps le style japonais se limitait à copier le plus possible les whiskies écossais notamment en choisissant d’implanter des distilleries dans des zones géographiques semblables.
Même si cela diminue grâce aux innovations des distilleries, on retrouve toujours cela sur les blends et les vatted malt. Il paraîtrait même que les japonais utiliseraient des singles malts écossais pour l’élaboration de leurs propres whiskies d’assemblage. Nikka possède Ben Nevis, Suntory possède Auchentoshan et Bowmore. Ceci explique peut-être pourquoi certain ont eu un sentiment de déjà bu.
Couleur : vieil or .
Nez : fin, floral, fruité (abricot), clou de girofle et cuir.
Bouche : ferme à l’attaque,épicée,boisée évoluant sur le fruit mûr(pêche),pomme caramélisée.
Finale :longue, touche marine, fruits mûrs(prune, pêche), vanillée.

CONNEMARA 58.8%
Faire renaître une tradition oubliée en Irlande : la tourbe. Ici c’est le caractère végétal de la tourbe et pas phénolique comme sur Islay.
Très étonnant tant sa puissance surprend par rapport à la douceur habituelle des whiskeys. John Tealing, fondateur de la distillerie Cooley (d’où sort Connemara) a eu à cœur de rendre son indépendance au whiskey car il n’existait dans les années 1970-1980 plus qu’un seul producteur pour toutes les marques existantes. En 1987 il rachète une ancienne distillerie d’alcool sur la côte est (péninsule de Cooley) rénove tout et se lance dans l’élaboration de whiskeys tourbés comme ils l’étaient à l’origine.
Nez : tourbé, note boisée se révèle intensément puis médicinale quand on le chauffe.
Bouche : ample, puissante, très aromatique, fruits rouges et épicées.
Finale : très longue et douce, notes de tourbe bien présentes. « on se consume de l’intérieur ».
Une bonne et franche surprise qui a conquis pas mal d’entre vous.

CAOL ILA 59.4%
Installé sur la côte septentrionale de l’île d’Islay. La quasi-totalité du distillat produit, incolore et aux notes herbacées, est destiné aux assemblages des blends. C’est un des plus prisé et durant une partie de l’année la production de malt est même non tourbée.
Mais quand on pense Islay, on pense embruns, iode, goût tourbé acre et fort. 34 ppm ce n’est pas le plus puissamment tourbé des malts d’Islay mais il n’est pas timide non plus. Ne sont exclusivement utilisées que d’anciennes barriques de bourbon.
Couleur : jaune clair à reflets verts.
Nez : puissant, tourbé, évolue avec élégance sur l’orge malté fumé, bâton de réglisse et amande.
Bouche : attaque exceptionnellement ferme et nette puis onctueuse, huileuse, salée puis se développent des notes herbacées (tabac frais), fruitées (prune, poire), fumée et chocolatée.
Finale : orge malté, fumée, fumée et se prolonge sur de fines notes de fruits secs (noisette, amande).
Incontestablement le plus puissant de la soirée, un peu trop pour certaine d’ailleurs. Attention à la dilution trop poussée qui donne des notes de caoutchouc.

jeudi 14 juin 2007

Soirée du Jeudi 14 juin 2007: TALISKER, WHISKY IN THE SKYE...

Il existe une part de mystère et de magie à la simple évocation du nom Talisker, une sensation de puissance, en même temps qu’une invitation au voyage. Mais pas n’importe quel voyage, un périple mouvementé où les vents soufflent avec vigueur, où la mer gronde furieusement, une traversée au goût salé et épicé à l’image du single malt de la seule distillerie de l’Île de Skye.
Quel que soit son âge, Talisker déploie un caractère très épicé, qui est sa marque de fabrique. En revanche, le caractère tourbé et fumé fluctue au fil du temps. Si la tourbe est très présente dans la version new spirit, elle est beaucoup plus discrète dans les versions 3 ans et 8 ans pour revenir en force dans les versions 10 ans et 12 ans. Ceci tendrait à prouver que le Talisker à besoin d'un certain laps de temps pour "digérer" son passage en fût. Les versions âgées de Talisker montrent que ce single malt puissant supporte parfaitement un vieillissement.

Talisker 10 ans, 45,8% vol
Marin, tourbé, frais, salé, notes épicées (poivre).
Fûts de deuxième remplissage (européens et américains).
Couleur : or à reflets ambrés.
Nez : puissants arômes de fumée, de tourbe où se mêlent les embruns (iode) et quelques notes d’agrumes.
Bouche : douceur intense de fruits secs avec des volutes de feu de bois et de notes sucrées d’orge maltée. Goût ample et chaleureux. Arômes poivrés en fond de bouche (crémeux, piment, réglisse).
Finale : longue et puissante, marquée par la fumée de tourbe et les épices.

Talisker Distiller Edition 1993, 45,8% vol
Sherry, notes salées, frais et herbacé, fumée.
Fûts de deuxième remplissage de bourbon et de sherry Amorosso doux. Cette double maturation amplifie les touches naturelles de douceur du malt et arrondit son tempérament fougueux.
Couleur : plus ambré du fait du passage en fût d’Amorosso.
Nez : onctueux, profond. Nette influence du sherry, notes salées et herbacées. Impression de fraîcheur (prune, poire, pâte d’amande, noix, cardamome)
Bouche : corpulente, fumée. Les épices affluent progressivement : poivre, muscade, clou de girofle, noix, datte et chocolat.
Finale : longue et élégante, noix fraîche, confiture d’orange sur fond de fumée et de poivre.

Talisker 18 ans, 45,8% vol
Fruits mûrs (reine-Claude), caramel, fumées, algues.
Fûts de deuxième remplissage (européens et américains).
Couleur : ambrée.
Nez : dense, fruité, fruits mûrs (reine-Claude). Il évolue sur des notes de caramel, de rhum sur fond de notes fumées. Algue, iode, belle fraîcheur mentholée.
Bouche : Ample, souple, attaque douce. Elle se développe sur des notes de goudron et de caramel.
Finale : longue, ferme, épicée (poivre et piment), iodée et salée. Notes d’agrumes (orange), de bois précieux, de camphre et de cuir.

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